Présentation

"Lire c'est guérir"

C'est aussi grandir, aimer, partager.

Nous avons déjà corné des pages, ou pris en note une citation... puis nous les avons perdues, oubliées.

Ce blog a pour vocation de jouer aux marque-pages, de retrouver le passage qui nous avait ému, touché, interrogé.

Parce que chaque lecture est un chemin vers soi-même, parce qu'une phrase bien choisie a parfois plus d'impact qu'un long argumentaire.

jeudi 28 juin 2018

Les passeurs de livres de Daraya

Les passeurs de livres de Daraya de Delphine Minoui (Seuil, 2017)


p.49 : " La guerre est perverse, elle transforme les hommes, elle tue les émotions, les angoisses, les peurs. Quand on est en guerre, on voit le monde différemment. La lecture est divertissante, elle nous maintient en vie. Si nous lisons, c'est avant tout pour rester humain.
Pour Omar, la lecture est un instinct de survie, un besoin vital. A chaque permission, il se précipite à la bibliothèque pour emprunter de nouveaux imprimés. Les livres l'habitent, ils ne le lâchent pas. Seul face à la nuit, avec son arme comme seule compagne, il lit. Il croit aux livres, il croit en la magie des mots, il croit aux bienfaits de l'écrit, ce pansement de l'âme, cette mystérieuse alchimie qui fait qu'on s'évade dans un temps immobile, suspendu...chaque livre, dit-il, renferme une histoire, une vie, un secret."
Choix de C.Meaudre

lundi 4 juin 2018

Tout homme est une nuit de Lydie Salvayre

Seuil, 2017

p.156 : " Un an plus tard, lors d'une nouvelle réunion à la mairie, où l'on devait délibérer au sujet de l'arrivée d'une famille de migrants au village, il provoqua une véritable onde de choc en déclarant, de sa voix fragile mais extraordinairement persuasive, que si nous ne faisions pas une place, une petite place, une place minuscule à ceux qui n'en avaient aucune, à ceux qui n'étaient rien, à ceux qui ne possédaient rien, à ceux qui n'avaient même pas les mots pour  dire qu'ils n'étaient rien, à ceux qui dormaient la nuit dans les jardins publics et qu'on feignait de ne pas voir, à ceux qui essayaient au péril de leur vie de passer sous la Manche, à ceux pour qui le Christ, dans la version première, était mort sur la croix (avec cet argument, il frappa un grand coup), c'est que nous avions perdu définitivement une certaine idée de notre humanité."

Choix de C.Meaudre

mardi 29 mai 2018

Le miracle Spinoza de Frédéric Lenoir

Fayard, 2017

p.86 : " Le signe unique et le plus certain de la  vraie foi catholique et de la véritable possession de l'Esprit Saint est donc, comme je l'ai dit avec Jean, la justice et la charité : là où on les trouve, le Christ est véritablement présent, là où elles manquent, manque aussi le Christ".

p.110 : " C'est pourquoi il rappelle l'importance cruciale de l'éducation des citoyens. Cette éducation ne doit pas se limiter à l'acquisition de connaissances générales, mais aussi enseigner le vivre-ensemble, la citoyenneté, la connaissance de soi et le développement de la raison...
Toute la pensée de Spinoza repose sur cette idée qu'un individu s'accordera d'autant mieux avec les autres qu'il est bien accordé avec lui-même. Autrement dit, nos démocraties seront d'autant plus solides, vigoureuses et ferventes que les individus qui les composent seront capables de dominer leurs passions tristes- la peur, la colère, le ressentiment, l'envie etc. - et qu'ils mèneront leur existence selon la raison."

p.146 : " ..Or notre corps et notre esprit sont affectés par de nombreux autres corps et idées qui proviennent du monde extérieur.Ces" affections" ne sont pas pas nécessairement négatives : elles peuvent tout autant nous nuire et nous diminuer que nous régénérer et nous faire grandir. La contemplation d'un beau paysage, par exemple, constitue une rencontre avec un corps extérieur qui nous régénère. A l'inverse, entendre une parole blessante à notre égard constitue une rencontre avec une pensée qui nous fait du mal."

p.147 : "Ainsi, la joie est l'affect fondamental qui accompagne toute augmentation de notre puissance d'agir, comme la tristesse est l'affect fondamental qui accompagne toute diminution de notre puissance d'agir."

p.159 : " La sagesse, pour Spinoza, n'est pas un devoir. C'est une proposition offerte à ceux qui souhaitent augmenter la puissance de leur vitalité corporelle et spirituelle, et vivre de plus en plus dans la joie."

Choix de C.Meaudre

mardi 22 mai 2018

Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain

Gallimard, 2017

p.315 : " J'ai toujours considéré que la vérité est comparable à Dieu, la question n'est pas de la trouver mais de la chercher, intensément, sans intermédiaire, de bonne foi."

Choix de C.Meaudre

mardi 3 avril 2018

On peut se dire au revoir deux fois

de David Servan-Schreiber ( Pocket 2012)

p.55 : " Je suis intimement persuadé que la fréquentation d'un bois, d'une montagne, d'un rivage apporte quelque chose de formidablement ressourçant, peut-être parce qu'elle nous permet de nous caler sur le rythme des saisons, ce qui doit contribuer à l'équilibre et à la guérison de l'organisme.
Je ne connais pas d'études scientifiques qui étayent cette intuition. Mais l'idée que l'harmonie avec la nature soit un des moyens de nourrir la santé du corps est cohérente avec toute une série de vérités établies."

Choix de C.Meaudre

vendredi 24 novembre 2017

Comment vivre en héros ?

Comment vivre en héros ? par Fabrice Humbert
 ( Gallimard, 2017)

p.161 : " Quelle conception de l'honneur et de la loyauté peut résister à la torture ? Quel est le rempart ? Où se loge-t-il ? Alors que n'importe qui peut constater chaque jour, dans son quotidien le plus banal, le mensonge,la déloyauté, la corruption, pour les gains les plus insignifiants, quel ressort pousse certains êtres à dépasser la condition ordinaire de l'homme et à devenir des saints et des héros ?"
 Choix de C.Meaudre

jeudi 5 octobre 2017

Un personnage de roman

de Philippe Besson ( Julliard, 2017) :

p.186-187 : " Subsiste une impression : alors que les autres candidats ont décrit une France sinistrée, déprimée, nostalgique d'une grandeur qui aurait été perdue, parlé de Français en colère, et proposer de se calfeutrer,  il est celui qui a employé les mots "espérance", "avenir", "ouverture", et martelé l'optimisme.
L'écoutant, je songeais à la phrase d'Albert Camus : " Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur."

Choix de C.Meaudre